« Au début du vingtième siècle, l’auteur britannique Norman Angell a publié un livre intitulé La Grande Illusion (The Great Illusion), où il déclarait que le progrès économique et la croissance du commerce mondial avaient rendu la guerre obsolète. Les pays, affirma-t-il, ne pouvaient plus s’enrichir via la conquête : les travailleurs de l’industrie ne pouvaient pas être exploités comme des paysans et même de petits pays peuvent prospérer en important des matières premières et en vendant leurs marchandises sur les marchés mondiaux. En outre, la guerre entre des pays économiquement interdépendants pouvait être immensément coûteuse, même pour les vainqueurs.
mardi 13 décembre 2022
Le commerce international promeut-il la paix ? Peut-être pas…
vendredi 1 juillet 2022
L’économie mondiale est aujourd'hui effroyablement similaire à ce qu'elle était dans les années 1970
« L’économie mondiale connaît un ralentissement soudain de l’activité accompagné d’une forte accélération de l’inflation mondiale, cette dernière atteignant des niveaux qu’elle n’avait pas atteint depuis plusieurs décennies. Ces développements amènent certains à craindre une stagflation, c’est-à-dire une conjonction entre faible croissance et forte inflation, similaire à ce que le monde a subi dans les années 1970. Nous avons vu quels dommages cela peut infliger aux pays émergents et en développement. La stagflation à l’époque s’était soldée par une récession mondiale et une série de crises financières dans les pays émergents et en développement. A la lumière des leçons tirées de l’épisode de stagflation, ces économies doivent rapidement réfléchir à des politiques pour faire face aux conséquences d’un resserrement rapide des conditions de financement mondiales.
mercredi 29 juin 2022
Un bref essai sur les différences entre Marx et Keynes
« Ce bref texte a été stimulé par ma récente lecture de la traduction française de l’Essai sur l’économie de Marx que Joan Robinson a écrit en 1942, ainsi que de divers autres textes que Robinson a pu écrire à propos de Marx, de Marshall et de Keynes. (La traduction et la préface sont d’Ulysse Lojkine.) Sa rédaction a aussi été stimulée par la très bonne présentation de la vie de Joan Robinson et de l'Essai que vient juste de publier Carolina Alvers dans The Journal of Economic Perspectives.
vendredi 10 juin 2022
La fin de la suprématie du dollar ?
« Chaque décennie, le débat à propos du rôle du dollar américaine en tant que première devise au monde revient : la monnaie américaine sera-t-elle détrônée par celle d’un autre pays ? Dans les années 1970, les prétendants étaient le yen japonais et le Deutschemark allemand. Puis, avec l’Union économique et monétaire, l’euro a été vu comme un rival. Au cours de la dernière décennie, le renminbi a pris le rôle de possible aspirant. Où en sommes-nous en aujourd’hui ?
vendredi 15 avril 2022
Pourquoi le dollar domine
« Le dollar américain est-il sur le point de perdre le rôle singulièrement dominant qu’il joue dans le système financier mondial ? Je n’ai cessé d'entendre des gens se poser cette question tout au long de ma carrière professionnelle. Sérieusement : j’ai publié mon premier article sur le sujet en 1980. Beaucoup de choses ont changé dans le monde depuis que je l’ai écrit, notamment la création de l’euro et l’essor de la Chine. Pourtant la réponse reste la même : probablement pas. Pour différentes raisons (la fragmentation politique en Europe, le caprice autocratique en Chine), ni l’euro, ni le yuan ne sont une alternative plausible au dollar. Même si la domination du dollar s’érode, cela n’aura pas beaucoup d’importance.
lundi 21 février 2022
Entretien avec la macroéconomiste Emi Nakamura
« Si vous demandez à n'importe quel économiste de vous dire quelles sont les stars de la profession à l’heure actuelle, le nom d’Emi Nakamura sera probablement au sommet de la liste. En 2019, Nakamura a gagné la médaille John Bates Clark, l’une des deux plus prestigieuses récompenses en science économique et en l’occurrence une récompense qui va rarement à un macroéconomiste. D’origine canadienne et travaillant maintenant à Berkeley, l’Université de Californie, elle continue d’amasser les publications dans les revues les plus prestigieuses à un rythme stupéfiant.