mercredi 15 juillet 2020

La performance du marché du travail et l’essor du populisme

« (…) Le récent essor du populisme dans les pays développés, en particulier après le référendum du Brexit en 2016 et les élections présidentielles américaines en 2016, est devenu un problème majeur pour les démocraties libérales. La marée populiste a été expliquée par des facteurs économiques et des facteurs non-économiques, notamment le contrecoup culturel vis-à-vis de la mondialisation, du libéralisme et de l’immigration ; la hausse du chômage en raison de la récente crise financière ; et la vulnérabilité des emplois à la robotisation, l’externalisation et la concurrence à l’importation. Cet article affirme que les facteurs économiques (les destructions d’emplois provoquées par la mondialisation et par l’automatisation et la hausse du chômage dans le sillage de la crise financière mondiale) ont joué un rôle majeur. L’incapacité des partis politiques traditionnels à assurer la prospérité de tous a sapé la confiance publique et fournit des opportunités au discours populiste. L’essor du populisme est donc justifié par certains comme une mesure corrective contre les récents échecs des politiques socioéconomiques menées par les partis traditionnels. Cependant, il n’y a pas d'éléments empiriques indiquant que les populistes ont été capables d’améliorer la performance économique lorsqu’ils étaient au pouvoir.

lundi 15 juin 2020

Les Etats-Unis du désespoir

« Bien avant qu’éclate l’épidémie de Covid-19, il y avait une autre épidémie qui sévissait aux Etats-Unis, tuant plus d’Américains en 2018 que le coronavirus n’en a tués jusqu’à présent. Le nombre annuel de "morts de désespoir" (deaths of despair), c'est-à-dire des décès liés aux suicides, aux maladies du foie liées à l’alcool et aux overdoses de drogue, a rapidement augmenté depuis le milieu des années 1990, en passant d’environ 65.000 en 1995 à 158.000 en 2018.