« En 1955, lorsque Simon Kuznets écrivait à propos de l’évolution des inégalités dans les pays riches (et un couple de pays pauvres), les Etats-Unis et le Royaume-Uni connaissaient alors l’une des plus fortes baisses des inégalités de revenu que l’on ait pu enregistrer au cours de l’histoire, couplée à une croissance rapide. Il semblait alors évident qu'il fallait parvenir à identifier les facteurs derrière la baisse des inégalités et Kuznets a pour sa part mis en avant le rôle joué par le développement de l’éducation, par la baisse des écarts de productivité entre les secteurs (donc par l’égalisation des composantes des salaires correspondant à des rentes), par la baisse du rendement du capital et par les pressions politiques en faveur d’une plus grande redistribution des revenus. Il se pencha alors sur l’évolution des inégalités au cours du siècle passé et estima que les inégalités avaient augmenté, et ce en raison de la réallocation de la main-d’œuvre du secteur agricole vers l’industrie, puis qu’elles avaient atteint un pic dans le monde développé quelque part autour du début du vingtième siècle. Il conçut alors ce qu’on appela par la suite la "courbe de Kuznets" (Kuznets curve).
mercredi 24 février 2016
Les vagues de Kuznets… ou comment les inégalités de revenu croissent et décroissent à très long terme
mardi 16 février 2016
Y a-t-il des arguments justifiant une inflation supérieure à sa cible ?
« La théorie monétaire standard suggère que le taux d’intérêt nominal de court terme doit être réduit pour stimuler l’économie lorsque la demande globale est insuffisante, que la production est inférieure à son potentiel et que l’inflation est faible, c’est-à-dire lorsque les ressources économiques (notamment la main-d’œuvre) ne sont pas pleinement utilisées. Cependant le taux d’intérêt nominal est borné ; il peut difficilement aller en-deçà de zéro. En théorie, Eggertsson et Woodford (2003) ont montré que lorsque les taux d’intérêt nominaux sont contraints par leur borne zéro (zero lower bound), il est opportun pour la banque centrale de laisser l’inflation aller au-delà de sa cible pour accélérer la reprise de l’activité économique réelle.
vendredi 12 février 2016
Les aspects structurels des inégalités
« Malgré l’attention sans précédents que les inégalités de richesse et de revenu ont reçue lors de la campagne présidentielle qui se tient cette année aux Etats-Unis et lors de diverses autres élections qui ont récemment eu lieu en Europe, on ne peut qu’avoir l’impression que, pour plusieurs politiciens centristes, les inégalités sont juste un problème passager. Ils croient que lorsque la croissance retrouvera son rythme de 2 ou 3 % par an et que le chômage retournera à 5 % (ou tout du moins à un seul chiffre dans le cas de l’Europe) les gens vont juste oublier les inégalités et que la situation reviendra à ce qu’elle était il y a deux décennies. Personne ne s’inquiéterait de nouveau des inégalités.