mardi 29 octobre 2024

Institutions et prospérité : zoom sur les travaux des lauréats du Nobel 2024

« L’une des énigmes les plus tenaces en science économique est la grande disparité dans répartition de la richesse et de la prospérité entre les régions du monde. Après les débuts de la Révolution industrielle en Grande-Bretagne, la croissance économique s’est rapidement propagée à certaines régions, tandis que d’autres n’ont connu une amélioration significative de leurs niveaux de vie qu’au vingtième siècle et beaucoup ont encore à s’industrialiser.

lundi 28 octobre 2024

Tout le monde mérite-t-il son augmentation de salaire ?

« Il y a un quart de millénaire, Mozart et Haydn composaient déjà des quatuors à cordes, alors même que la Révolution industrielle était en gestation. Depuis, l'échelle de l’économie mondiale a été multipliée par au moins cent et les niveaux de vie en Europe occidentale par vingt, peut-être plus. Notre capacité à voyager, construire, calculer, communiquer ou simplement produire de la nourriture s'est transformée au-delà de toute mesure. Et pourtant, la productivité d'un récital en live du quatuor à cordes Empereur de Haydn n'a pas changé : il faut toujours entre 25 et 30 minutes et quatre musiciens pour le jouer.

jeudi 24 octobre 2024

Comment mesurer les pertes économiques provoquées par le changement climatique ?

« Le changement climatique est le plus grand défi mondial de notre époque. Il pose des risques généralisés et potentiellement très graves pour les sociétés à travers le monde. En 2023, la température moyenne mondiale a atteint un nouveau record, atteignant près de 1,5 °C par rapport à son niveau préindustriel [Copernicus, 2024] et l’été 2024 a été le plus chaud à travers le monde qui ait été enregistré. Cela montre que notre climat évolue rapidement et entraîne des changements qui vont bien au-delà d’une simple hausse des températures. On peut observer une grande variété de risques, qui peuvent entraîner de substantielles pertes économiques. Les exemples de tels risques incluent les dommages aux biens d’équipement provoqués par les inondations, la baisse de la productivité du travail due aux températures élevées et les mauvaises récoltes causées par de sévères sécheresses.

mercredi 23 octobre 2024

Les changements dans la répartition des revenus en Chine, en Inde et aux Etats-Unis entre 2018 et 2023 : les effets de la pandémie, puis le retour à la normale

« La période des cinq dernières années a été particulière en ce qui concerne l’évolution des inégalités. Cela est dû principalement à l’effet de l’épidémie de Covid-19 et des politiques gouvernementales associées qui s’est fait fortement sentir en 2020 et 2021. En 2022, les choses se sont "normalisées" en rebondissant plus ou moins vers la tendance d’avant la pandémie. Un autre changement a été le retrait de la mondialisation, du moins dans la rhétorique et dans une certaine mesure dans les faits. Cependant, il est encore trop tôt pour que cet effet se manifeste dans les données concernant la répartition des revenus.

Vers un atterrissage en douceur ou en catastrophe ? Une perspective historique des cycles de politique monétaire

« La mission des banques centrales est d’aider l’économie à surmonter les chocs et à ramener l’inflation vers son objectif. Ce billet de blog de la BCE s’interroge sur les leçons que nous pouvons tirer des cycles de politique monétaire passés à propos de la manière de contrôler l’inflation tout en parvenant à un atterrissage en douceur (soft landing) de l’économie.

mardi 22 octobre 2024

La surprenante résilience de la mondialisation

« La mondialisation se poursuit : les prédictions généralisées de sa mort se révèlent largement prématurées. 

samedi 19 octobre 2024

Quelques réflexions sur l’économie du développement, les institutions, Acemoglu, Johnson, Robinson…

« Voici mon bref historique des institutions dans la réflexion macro-développement, au moment de l'intervention d’Acemoglu, Johnson et Robinson. J’ai eu la plupart de ces réflexions plus tôt, mais cette semaine elles se sont cristallisées. Je ne parle pas spécifiquement d’Acemoglu, Johnson et Robinson, mais j'ai de brèves réflexions à propos de leur impact.

vendredi 18 octobre 2024

Droits de douane : comment le projet radical de Trump pourrait ruiner l’économie américaine

« Donald Trump a changé d’avis sur de nombreux sujets […]. Mais le souhait de Trump d’imposer des droits de douane élevés n’a pas changé. Dans une interview accordée mardi au Club économique de Chicago, il a déclaré : "Pour moi, le plus beau mot du dictionnaire est 'tarif douanier'". En tant que président, il s’est lui-même qualifié de "l’homme des droits de douane". En fait, il a imposé des droits de douane substantiels lorsqu’il était au pouvoir. Ces mesures étaient toutefois modérées par rapport aux tarifs douaniers qu’il propose aujourd’hui. Il avait initialement suggéré un droit de douane de 10 % sur toutes les importations, mais il parle maintenant de tarifs douaniers pouvant atteindre 20 %. (À Chicago, il a même évoqué 50 %.) Il veut un tarif douanier de 60 % sur les importations en provenance de Chine.

jeudi 17 octobre 2024

Le rôle des politiques non monétaires dans la lutte contre l’inflation

« Les pays ont souvent eu recours à d’autres outils que la politique monétaire pour lutter contre l’inflation. Le récent épisode inflationniste n’a pas fait exception. Nous faisons le point sur les politiques de stabilisation de l’inflation mises en œuvre historiquement et lors de la reprise post-pandémique et examinons leur justification et leurs limites.

lundi 14 octobre 2024

Acemoglu, Johnson et Robinson ont expliqué pourquoi certains pays sont riches et d’autres pauvres


« Les lauréats de cette année ont apporté de nouvelles perspectives sur les raisons pour lesquelles il existe de si larges différences de prospérité entre les nations. Une explication clé tient aux différences persistantes entre les institutions sociétales. En examinant les divers systèmes politiques et économiques introduits par les colons européens, Daron Acemoglu, Simon Johnson et James A. Robinson ont pu démontrer une relation entre les institutions et la prospérité. Ils ont également développé des outils théoriques qui peuvent expliquer pourquoi les différences entre les institutions persistent et comment les institutions peuvent changer.

samedi 12 octobre 2024

Des stocks tampons pour la stabilité des prix ?

« La forte inflation de ces dernières années a amené à reconsidérer les politiques de stabilisation des prix. Ces dernières semaines, par exemple, la vice-présidente Kamala Harris a proposé de nouvelles mesures de contrôle des loyers et de lutte contre les prix abusifs. Parmi les propositions peu orthodoxes de stabilisation des prix qui sont débattues à Washington, il y a celle de créer des stocks tampons de produits de base. L’économiste Isabella Weber de l’Université du Massachusetts à Amherst a récemment soutenu au Peterson Institute que les stocks tampons publics, notamment de produits alimentaires, pourraient stabiliser les prix, réduire la volatilité macroéconomique et réduire la faim dans le monde à notre "époque de situations d’urgence enchevêtrées".

mercredi 9 octobre 2024

Esther Duflo : « Nous n’avons pas à nous contenter de conjectures pour savoir ce qui fonctionne en matière de politique sociale »

« Les essais contrôlés randomisés ont été couramment utilisés dans les études médicales. Lorsque les économistes ont décidé de les adopter pour la politique sociale, le "mouvement randomista" est né. Cela a permis à Esther Duflo, à son époux Abhijit Banerjee et à Michael Kremer de faire progresser leurs recherches expérimentales sur la manière de réduire la pauvreté, des travaux couronnés par l’attribution du "prix Nobel d’économie" en 2019. Lors de sa dernière visite à la LSE, Duflo a rencontré Charlotte Kelloway pour une séance de questions-réponses […].

lundi 7 octobre 2024

Des droits de douane sur toutes les importations américaines provoqueraient un chaos pour les entreprises

« S’il y a une chose qui est claire dans cette saison électorale turbulente, c’est l’intention du candidat à la présidence Donald Trump d’imposer des droits de douane élevés sur toutes les importations américaines. L’expérience montre et les économistes s’accordent à dire que les droits de douane entraînent des prix durablement plus élevés pour les consommateurs. Mais les dommages à court terme seront encore plus importants si des perturbations massives dans les chaînes de valeur créent le chaos pour les entreprises qui dépendent des importations.

mardi 1 octobre 2024

Ce que les populistes ne comprennent pas à propos des tarifs douaniers

« La défense superficielle et sélective des propositions de politique commerciale de Donald Trump qu’offre Oren Cass dans The Atlantic déforme ce que les économistes savent à propos des droits de douane. Certes, les idées spécifiques de Trump (notamment les droits de douane minimum sur toutes les importations et l’utilisation des tarifs douaniers à des fins commerciales et de politique étrangère) sont sans précédent. Pourtant, dans le cadre du projet de Trump, les coûts bien documentés des tarifs douaniers éclipseront les avantages bien spéculatifs que Cass brandit.

L’obsession pour les taux de change fixes nuit aux pays en développement

« Ces derniers mois, une série de crises a frappé des pays en développement à travers le monde :