« La semaine dernière, les électeurs américains ont rendu un verdict sans équivoque : Donald Trump retourne à la Maison Blanche, en remportant à la fois le collège électoral et le vote populaire. Cela ne signifie pas que les États-Unis sont devenus un pays extrémiste. Dans l’ensemble, les changements dans les votes ont été limités, mais, avec un électorat très polarisé et un système majoritaire, cela a suffi à donner un avantage significatif à Trump. Dans un thread sur X, le récent lauréat du Nobel d'économie Acemoglu a fait remarquer à juste titre que Trump n’a pas gagné (il a reçu à peu près le même nombre de voix qu’en 2020), mais que Harris a perdu. La candidate démocrate a souffert d’une baisse de la participation électorale et a perdu des voix dans presque toutes les catégories sociales. Le seul groupe où Harris a gagné des voix est celui des électeurs à revenus élevés et très diplômés, c’est-à-dire les élites. Comme l’a déclaré Acemoglu, "les démocrates ont perdu les travailleurs américains et ils n’ont rien fait dans cette élection pour les regagner".
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mardi 19 novembre 2024
La leçon américaine : « radical » n’est pas un gros mot
dimanche 17 novembre 2024
vendredi 15 novembre 2024
A propos de la super-implication des super-riches dans la politique américaine
« Aujourd’hui, aux États-Unis, les super-riches semblent être super-impliqués dans la politique, soit directement, en se présentant eux-mêmes comme candidats aux plus hautes fonctions publiques, soit en soutenant financièrement des politiciens, des partis politiques et des campagnes politiques. Si l’on regarde cette évolution d’un point de vue historique, elle est inquiétante. En effet, nos ancêtres se sont toujours inquiétés de la possibilité que la richesse capture la politique. Comme l’affirmait le philosophe française du quatorzième siècle Nicole Oresme en traduisant la Politique d’Aristote et en l’adaptant aux conditions de son époque : "Les super-riches sont si inégaux et surpassent tellement les autres en ce qui concerne leur pouvoir politique qu’il est raisonnable de penser qu’ils sont parmi les autres comme Dieu est parmi les hommes… Les cités qui sont gouvernées démocratiquement devraient reléguer ces gens, c’est-à-dire les envoyer en exil ou les bannir, car ces villes s’efforcent d'atteindre l’égalité de tous".
mercredi 13 novembre 2024
A quoi faut-il s'attendre avec la Trumponomics ?
« Au moment où j’écris ces lignes, une semaine après les élections nationales américaines, il semble que le parti républicain du président nouvellement élu Donald Trump va prendre le contrôle des deux chambres du Congrès, ce qui permettra à celui-ci de mettre en œuvre son programme économique. Il a été clair quant à ses intentions : des droits de douane pour protéger les États-Unis, des baisses d’impôts pour aider les entreprises et l’expulsion des immigrés sans papiers.
Trump peut-il réduire le déficit commercial américain ?
« Eh bien, nous avons eu nos élections et tout est sur le point de changer. C'est un euphémisme de dire que je ne suis pas content des résultats. Mais une (très petite) consolation vient d'une observation de la part de mon ancien professeur Evsey Domar : les temps difficiles peuvent donner lieu à d’intéressantes analyses économiques.
mardi 12 novembre 2024
L’idéologie de Donald Trump
« Donald J. Trump a-t-il une idéologie ? si oui, laquelle ? La première partie de la question est redondante : chaque individu a une idéologie et si nous croyons qu’un individu n’en a pas, c’est parce qu’elle peut représenter un amalgame de pièces tirées de divers cadres idéologiques qui sont réarrangés et qu’il est par conséquent difficile de nommer. Mais cela ne signifie pas qu’il n’y a pas d’idéologie. La seconde partie est une question à un million de dollars, parce que, si nous pouvions reconstituer l’idéologie de Donald Trump, nous serions capables de prévoir ou de deviner (l’élément de volatilité est élevé) à quoi son règne ces quatre prochaines années pourrait ressembler.
lundi 11 novembre 2024
Aucun président ne peut relancer l'emploi industriel américain
« Dans la dernière ligne droite de la campagne présidentielle américaine, Donald Trump et Kamala Harris vantent tous deux des plans concurrents pour créer des emplois de classes moyennes pour les travailleurs sans diplôme universitaire en revitalisant l’industrie manufacturière. Mais les candidats ne jouent pas seulement sur la nostalgie de l’électorat pour une ère révolue ; ils ignorent le rôle diminué que l’industrie manufacturière peut désormais jouer comme source de croissance économique et d’opportunités.
dimanche 10 novembre 2024
samedi 9 novembre 2024
Pourquoi Trump a-t-il gagné et pourquoi Harris a-t-elle perdu ?
« Trump a remporté une victoire personnelle aux élections de 2024, en remportant tous les États pivots (swing States), en améliorant sa part de suffrages à peu près partout et, contrairement à sa victoire de 2016, en recueillant une majorité absolue du vote populaire. En outre, il a conduit le Parti républicain à une majorité sénatoriale plus importante que prévu et, même si de nombreuses élections à la Chambre des représentants restent à déterminer, une majorité élargie à la Chambre pourrait également en résulter. Ces gains sont plus qu’incrémentaux ; en fait, ils pourraient annoncer une nouvelle ère dans la politique américaine.
lundi 4 novembre 2024
Décroissance : y a-t-il un consensus quant à savoir si elle pourrait être une bonne idée ?
« Face à la menace du changement climatique et d’autres dommages à l’environnement, certains disent que la solution consiste à inverser notre engagement collectif en faveur d’une croissance économique (economic growth) continue. Mais l’idée de décroissance (degrowth) a toute un éventail de définitions et les analyses des recherches sur le sujet aboutissent à des conclusions contrastées.
dimanche 3 novembre 2024
vendredi 1 novembre 2024
Le changement climatique provoquera des pertes économiques probablement plus élevées que vous ne le croyez
« C’est la seconde partie d’une série de deux colonnes. Alors que la première colonne fournissait un passage en revue méthodologique de la littérature sur les fonctions de dommages [Aerts et al., 2024], cette colonne discute des implications quantitatives pour les scénarios du NGFS…
mardi 29 octobre 2024
Institutions et prospérité : zoom sur les travaux des lauréats du Nobel 2024
« L’une des énigmes les plus tenaces en science économique est la grande disparité dans répartition de la richesse et de la prospérité entre les régions du monde. Après les débuts de la Révolution industrielle en Grande-Bretagne, la croissance économique s’est rapidement propagée à certaines régions, tandis que d’autres n’ont connu une amélioration significative de leurs niveaux de vie qu’au vingtième siècle et beaucoup ont encore à s’industrialiser.
lundi 28 octobre 2024
Tout le monde mérite-t-il son augmentation de salaire ?
« Il y a un quart de millénaire, Mozart et Haydn composaient déjà des quatuors à cordes, alors même que la Révolution industrielle était en gestation. Depuis, l'échelle de l’économie mondiale a été multipliée par au moins cent et les niveaux de vie en Europe occidentale par vingt, peut-être plus. Notre capacité à voyager, construire, calculer, communiquer ou simplement produire de la nourriture s'est transformée au-delà de toute mesure. Et pourtant, la productivité d'un récital en live du quatuor à cordes Empereur de Haydn n'a pas changé : il faut toujours entre 25 et 30 minutes et quatre musiciens pour le jouer.
dimanche 27 octobre 2024
jeudi 24 octobre 2024
Comment mesurer les pertes économiques provoquées par le changement climatique ?
« Le changement climatique est le plus grand défi mondial de notre époque. Il pose des risques généralisés et potentiellement très graves pour les sociétés à travers le monde. En 2023, la température moyenne mondiale a atteint un nouveau record, atteignant près de 1,5 °C par rapport à son niveau préindustriel [Copernicus, 2024] et l’été 2024 a été le plus chaud à travers le monde qui ait été enregistré. Cela montre que notre climat évolue rapidement et entraîne des changements qui vont bien au-delà d’une simple hausse des températures. On peut observer une grande variété de risques, qui peuvent entraîner de substantielles pertes économiques. Les exemples de tels risques incluent les dommages aux biens d’équipement provoqués par les inondations, la baisse de la productivité du travail due aux températures élevées et les mauvaises récoltes causées par de sévères sécheresses.
mercredi 23 octobre 2024
Les changements dans la répartition des revenus en Chine, en Inde et aux Etats-Unis entre 2018 et 2023 : les effets de la pandémie, puis le retour à la normale
« La période des cinq dernières années a été particulière en ce qui concerne l’évolution des inégalités. Cela est dû principalement à l’effet de l’épidémie de Covid-19 et des politiques gouvernementales associées qui s’est fait fortement sentir en 2020 et 2021. En 2022, les choses se sont "normalisées" en rebondissant plus ou moins vers la tendance d’avant la pandémie. Un autre changement a été le retrait de la mondialisation, du moins dans la rhétorique et dans une certaine mesure dans les faits. Cependant, il est encore trop tôt pour que cet effet se manifeste dans les données concernant la répartition des revenus.
Vers un atterrissage en douceur ou en catastrophe ? Une perspective historique des cycles de politique monétaire
« La mission des banques centrales est d’aider l’économie à surmonter les chocs et à ramener l’inflation vers son objectif. Ce billet de blog de la BCE s’interroge sur les leçons que nous pouvons tirer des cycles de politique monétaire passés à propos de la manière de contrôler l’inflation tout en parvenant à un atterrissage en douceur (soft landing) de l’économie.
mardi 22 octobre 2024
La surprenante résilience de la mondialisation
« La mondialisation se poursuit : les prédictions généralisées de sa mort se révèlent largement prématurées.